jeudi 4 décembre 2008

L'EPISTOLAIRE

LETTRE ECRITE A LA MANIERE D'ERNESTINE CHASSEBOEUF





Madame Georgette Belleporte, le 04 Décembre 2008
Résidence les Violettes
Angers 49100





à Monsieur le Maire,



Je devais vous écrire cette letrre depuis déjà bien lontemps, pour vous rendre compte de mon mécontentement, mais avec des journées aussi remplies que les vôtre, voyez vous, je n'ai guerre eu le temps de m'y attarder.

Je vous sollicite aujourd'hui car dans mon immeuble en y entre comme dans un moulin.
On y a emménagé avec Jules mon mari, pour y être en sécurité , au calme et à l'abri de tout ces arnaqueurs.
Ben si on fait le compte aujourd'hui, en l'espace d'une semaine on en voit de toute sorte.
Déjà à midi, nous recevons à notre porte un marchand de tapis, que nous renvoyons poliement parce que nous devions manger et même pas dix minutes après en revoilà d'autres! Cette fois ci des témoins de Jéovah qui eux, me parlent de la fin du monde, pendant que mon Jules, est au téléphone avec un marchand de vin.
C'est à croire qu'ils se sont tous passés le mot.
Et le soir à partir de 18h, c'est repartit pour une autre vague.

Tout ceci me révolte car à l'entrée de l'immeuble, il est clairement stipulé que le démarchage y est interdit.
Ne savent-ils pas lire ?

Alors voila, je vous demande Mr le Maire de prendre des mesures concrètes, à voir radicales,comme le maire d'une ville passé au journal de TF1, afin de nous soulager, mes amis et moi locataires de la résidence les Violettes qui sommes à bout.
Je vous précise pour le cas où vous ne connaitriez pas la résidence , que nous sommes que des personnes agées à y vivrent et que nous souhaitons y écouler des jours paisibles.

Dans l'attente de vos mesures, veuillez agréer monsieur le Maire mes salutations distinguées.

Georgette Belleporte

L'EPISTOLAIRE

ERNESTINE CHASSEBOEUF




Petite biographie





Ernestine Troispoux, épouse Chassebœuf, est une épistolière française née en 1910 à Botz-en-Mauges et disparue en 2005.


1920
Sa famille déménage pour Rou-Marson, près de Saumur, à l'Est du département.


1922
Elle effectue, sa communion solennelle.
Elle perd définitivement la foi lors de la kermesse paroissiale de Rou-Marson, après une intoxication alimentaire aux religieuses pas fraîches.


1923
Elle obtient son certificat d'études. On lui offre un dictionnaire Larousse.

Ouvrage de référence dont elle se servira toute sa vie.



En bref...



Elle se battit avec détermination contre la taxe d'emprunt dans les bibliothèques , pour la culture, la nature, la poésie, avec les grévistes (en ne nourrissant pas ses poules), pour l'école vraiment laïque sans voile, sans MacDo, pour les petites gens contre ce monde marchand qui veut « écraser tout ce qui est petit ». Ernestine Chasseboeuf, à 95 ans, armée de sa seule plume et de son bon sens paysan, écrivait aux grands de ce pays tout ce que nous avons sur le coeur, et a sans doute fait changer l'air de rien, la face de ce monde de brougnes. « Au pays des brougnes, les aveugues sont moins qu'de ren ». Ernestine, reviens nous ouvrir les yeux !




Quelques oeuvres :







- La brouette et les deux orphelines.






Correspondances sur le droit de prêt en bibliothèque, Vauchrétien : I. Davy ; Angers : Éd. Deleatur, 2000



- Ernestine écrit partout, tome 1 (1999), Paris, Ginkgo, 2004


- Ernestine écrit partout, tome 2, Paris, Ginkgo éditeur, 2004


- Ernestine écrit partout, tome 3 (correspondances 2000-2005), Paris, Ginkgo éditeur, 2005




LETTRES ECRITES PAR ERNESTINE




le 21 janvier deux mille et un Ernestine Chasseboeuf
49320- Coutures







à M. le Directeur de l'Université de la Gare Saint-Serge




Monsieur le Directeur,

Comme vous savez peut-être si vous prenez le Ouest-France, je suis assez âgée ce qui me laisse le temps d'aller au bibliobus. C'est là que j'ai emprunté un livre sur Jean-Pierre Brisset, le Prince des penseurs. J'ai choisi ce livre-là à cause du nom, j'ai connu une épicière à Chemillé qui s'appelait Brisset autrefois et je crois même que c'était de la famille de mon mari. Ça raconte que ce monsieur a écrit plusieurs livres, qu'il a été élu Prince des penseurs à Paris en 1913, et surtout qu'il a habité longtemps à Angers et même qu'il travaillait à la Gare Saint-Serge, près de chez vous. Alors je voulais vous souffler une idée pour votre université toute neuve, si vous avez à lui donner un nom, ça serait bien de l'appeler Université Jean-Pierre Brisset, vous pouvez-pas continuer à l'appeler Saint-Serge puisque c'est pas une université catholique comme l'autre, et il y a déjà Saint Martin , Saint Julien, le Sacré Coeur et je dis pas tout, alors Saint Serge en plus ça ferait trop. Si vous pouviez m'envoyer un petit mot pour me dire ce que vous en pensez, même si c'est la secrétaire qui l'écrit c'est pas grave, je pense bien que vous avez pas que ça à faire avec tous vos élèves et les devoirs à corriger. J'attends votre réponse positive, écrivez à Coutures, le facteur me connaît et j'espère que ma lettre vous trouvera de même,
Ernestine Chasseboeuf


PS: J'écris aussi au Maire d'Angers, avant les élections faut en profiter, ils peuvent rien nous refuser, si on a pas l'Université Jean-Pierre Brisset on aura peut être une petite rue ou même une piscine pour commencer.
(Pas de réponse)





Extrait de la lettre qu’elle envoyait en 1999 à Philippe Val de Charlie Hebdo pendant la guerre du Kosovo




«Monsieur, Je vous en veux beaucoup d’avoir fait pleurer mon vieux copain le facteur-poète Jules Mougin en écrivant des âneries dans votre journal n° 358. Il me l’a fait lire, c’est vrai que ça surprend de voir ça écrit par vous : Dire non à la guerre ne veut rien dire, on est obligé de faire la différence entre les guerres… J’ai l’habitude de lire votre journal, mon voisin me le passe quand il l’a fini. Vous devriez arrêter d’écrire pendant un moment, vous devez être fatigué, ou alors écrivez dans Le Monde, il paraît que le patron c’est un marchand d’armes, il refuserait pas de vous embaucher.[…] Si vous décidez de vous reposer pour réfléchir un peu, vous allez vous ennuyer, alors je vous envoie un modèle de cagoule à tricoter pour les aviateurs américains, vous êtes le troisième à qui j’en envoie après Noël Mamère et la Sarôte qui dit des conneries plus grosses qu’elle le midi chez Ruquier. Faites bien attention où c’est écrit AVIS IMPORTANT, si les trous sont pas en face des yeux, pourrait y avoir des bavures et vous seriez responsable de ça aussi, Bonnes vacances,




Ernestine Chassebœuf.»

mercredi 3 décembre 2008

LE ROMANTISME














De nos jours, les termes « romantisme » et « romantique » font immédiatement penser à l’amour avec un grand « A », un peu sensible, voire sirupeux ; ils impliquent souvent fleurs, petits chocolats, Saint-Valentin, sérénades, gondoles, ou autres attentions qui non seulement brisent la routine du couple, mais sont les marques d’un amour indéfectible.



Mais romantisme n’a pas toujours eu le sens de fleur bleue.
Au XIXe siècle, le romantisme, c’est avant tout une révolte.



Révolte contre l’anonymat auquel soumettent une histoire tyrannique et une urbanisation effrénée.

Révolte contre un monde de plus en plus matérialiste, où la bourgeoisie, de plus en plus riche et de plus en plus puissante, impose un conformisme désespérant en définissant ce que doivent être le bon goût et les bonnes mœurs.

Révolte contre un avenir qui ne promet plus rien et contre l’ennui, le dégoût qu’on sent en soi.

Révolte contre le rationalisme qui brime les sentiments.

Révolte, enfin, contre le siècle tout entier.





DEFINITION DU ROMANTISME


C'est un mouvement littéraire qui prône, de laisser largement place à l'expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes de la littérature classique.

Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque.

Il préconise la liberté et le naturel en art.

Le Romantisme s'exerce dans les romans, la poésie, ainsi que le théâtre.

A la tête du romantisme, on retrouve Victor Hugo, puis viennent Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine et Jacques Michelet.




SES ORIGINES




Tous les auteurs s’entendent pour dire que plusieurs facteurs sont en cause dans la naissance de ce nouveau courant littéraire.



Ses précurseurs



- Jean-Jacques Rousseau ( XVIIIème s. ) ouvre le pré-Romantisme français avec
trois oeuvres ( Julie ou la Nouvelle Héloise, 1761 ; Confessions, 1782 ; Rêveries d'un promeneur solitaire, 1776-78 ) qui mettent l'accent sur l'expression de soi et des sentiments, et sur la recherche de l'harmonie entre l'être et la nature qui l'environne.


- François-René de Chateaubriand, lui prépare le Romantisme avec Atala, en 1801, René, en 1802 et le Génie du christianisme, en 1802.


- Madame Germaine de Staël, elle, contribu à faire pénétrer le mouvement en France à travers ses oeuvres (de la Littérature, 1800, et de l’Allemagne, 1810) où elle exalte le rôle de l’inspiration et du génie et où elle affirme que la littérature de l’avenir reposera sur une totale liberté de l’imagination.




On aura aussi l'influence de la littérature étrangère...























LES GRANDS AUTEURS ROMANTIQUES



Poésie



Hugo (1802-1885)

- Odes et ballades (1828)
- Les Orientales (1829)
- Les Feuilles d’automne (1831)
- Les Voix intérieures (1837)
- Les Rayons et les Ombres (1840)
- Les Châtiments (1853)
- Les Contemplations (1856)
- La Légende des siècles (1859-1883)


Lamartine (1790-1869)
- Méditations poétiques (1820)


Musset (1810-1857)
- Contes d’Espagne et d’Italie (1830)
- Poésies (1830-1840)
- Les Nuits (1835-1837)


Nerval (1808-1855)
- Les Chimères (1854)


Vigny (1797-1863)
- Poèmes antiques et modernes (1826)
- Les Destinées (1844-1864)



Théâtre

Hugo

- Cromwell (1827)
- Hernani (1830)
- Ruy Blas (1838)
- Les Burgraves (1843)

Musset
- Les Caprices de Marianne (1833)
- Lorenzaccio (1834)

Vigny
- Chatterton (1835)


Roman



Chateaubriand (1768-1848)

Constant (1767-1830)
- Adolphe (1816)


Hugo
- Notre-Dame de Paris (1831)
- Les Misérables (1862)
- Quatrevingt-Treize (1874)

Musset
- La Confession d’un enfant du siècle (1836)

Sand (1804-1876)

Stendhal (1783-1842)


Vigny

- Cinq-Mars (1826)


VICTOR HUGO

BIOGRAPHIE DE VICTOR HUGO



Victor-Marie Hugo est un écrivain, homme politique et intellectuel engagé français du XIXè siècle. Il est considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française.


Fils de Sophie Hugo et Léopold Hugo (Général de Napoléon).

Il est né le 26 février 1802 à Besançon et meurt le 22 mai 1885 à Paris.
A 14 ans (1816), Victor Hugo se découvre la passion pour les lettres. Et seulement un an plus tard, il passe tout juste à coté du prix de l'académie.

En 1819, il se fiance sans l'approbation de sa mère avec Adèle Foucher (puis l'épousera 3 ans plus tard).

Un an plus tard, il se fait remarqué par le roi Louis XVIII pour son ode sur la mort du Duc de Berry.

La consécration de Victor Hugo


Pendant les premières années de son mariage (à partir de 1822), il publie ses Odes.

En 1825, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.
1827 : Publication de Cromwell
1829 : Publication des Orientales et du Dernier jours d'un condamné

1831 : Edition de son roman "Notre Dame de Paris
1835 : Ecriture d'une pièce nommée "Angelo"
1836 : Second échec pour le prix de l'académie

1837 : Sortie des "Voix intérieures"
1838, pour l'inauguration du Théâtre de la Renaissance, c'est la première de "Ruy Blas". Deux ans après, il subit son troisième échec à l'académie.

En 1845, Victor Hugo est nommé pair de France par décret. Puis 3 ans plus tard en 1848, il est élu député et soutient Louis-Napoléon à la présidence de la République.

1851 : Discours de Victor Hugo contre les projets de Louis Bonaparte qui l'expulsera 1 an plus tard. 1861 : Il quitte Guernesey et part en Belgique où il terminera Les misérables.

1871 : Il est élu député
1872 : Il est battu aux élections
1876 : Il devient sénateur de Paris puis intervient en faveur de l'amnistie des communards

1881 : Hommage à Victor Hugo. Des centaines de milliers de personnes devant son domicile.
1885 : Victor Hugo décède d'une congestion pulmonaire.


Les oeuvres de Victor Hugo



Les pièces de théâtre

Cromwell (1827)
Hernani (1830)

Marion Delorme (1831)
Le Roi s'amuse (1832)

Lucrèce Borgia (1833)
Marie Tudor (1833)
Angelo, tyran de Padoue (1835)
Ruy Blas (1838)
Les Burgraves (1843)
Torquemada (1882)
Théâtre en liberté (1886)




Les romans de Victor Hugo


Han d'Islande (1823)
Bug-Jargal (1826)

Le Dernier Jour d'un condamné (1829)
Notre-Dame de Paris (1831)

Claude Gueux (1834)
Les Misérables (1862)

Les Travailleurs de la mer (1866)
L'Homme qui rit (1869)

Quatrevingt-treize (1874)






Les poésies de Victor Hugo

Odes et poésies diverses (1822)
Nouvelles Odes (1824)

Odes et Ballades (1826)
Les Orientales (1829)

Les Feuilles d’automne (1831)
Les Chants du crépuscule (1835)

Les Voix intérieures (1837)
Les Rayons et les ombres (1840)

Les Châtiments (1853)
Les Contemplations (1856)

Première série de la Légende des Siècles (1859)
Les Chansons des rues et des bois (1865)
L'Année terrible (1872)
L'Art d'être grand-père (1877)

Nouvelle série de la Légende des Siècles (1877)
Religions et religion (1880)

Les Quatre Vents de l'esprit (1881)
Série complémentaire de la Légende des Siècles (1883)
La Fin de Satan (1886)

Toute la Lyre (1888)
Dieu (1891)
Nouvelle série de Toute la Lyre (1893)

Les Années funestes (1898)
Dernière Gerbe (1902)
Océan. Tas de pierres (1942)

http://colombine.jubiiblog.fr/blog.php?id=49






mardi 28 octobre 2008

COURANTS LITTERAIRES



LE REALISME










Au sens large du terme

Le réalisme peut être défini, comme étant le reflet de la réalité elle même, rendu par la volonté des mots et à partir d'une observation scrupuleuse des faits.


Naissance du courant

Le réalisme, en art et en littérature, est une tendance qui a fait son apparition autour de 1830. Mais le mouvement en tant que tel ne s'est créé véritablement que dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le réalisme délaisse le courant romantique et s'oppose à la subjectivité pour se concentrer aux moeurs et valeurs de la vie quotidienne avec un étonnant désir de vérité.


Caractéristiques des oeuvres de ce courant

Le Réalisme puise ses thèmes dans l'observation du monde contemporain, social et historique : il s'intéresse aux choses, aux gens et aux situations qui n'étaient pas jusque là considérés comme artistiques.


Les auteurs, dans leurs textes, cherchent donc à rendre fidèlement les scènes de la vie courante et ont tendance à minimiser l'intrigue au profit de la psychologie des personnages.

Cette volonté des écrivains réalistes, d'imiter le réel et d'en rendre compte tel quel, implique non seulement l'observation mais une véritable documentation. Il faut aller voir sur place, comme le font Goncourt et Zola, accumuler des notes, s'informer auprès des spécialistes, comme le font Maupassant et Flaubert, dans la fréquentation des milieux médicaux.


Les principaux écrivains réalistes

- Stendhal, avec Le Rouge et le noir.


- Honoré de Balzac, dans un réalisme social avec Splendeurs et misères des courtisanes

- Gustave Flaubert, avec Madame Bovary, décrit la bougeoisie de province.
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761553633/Flaubert_Gustave.html

- Guy de Maupassant, avec Bel-Ami , Une Vie, est à la limite du naturalisme. http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761572687_2/Maupassant_Guy_de.html

- Victor Hugo , Les Misérables.

- Champfleury, Le Réalisme. http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761592128/Champfleury.html

- Les frères Edmond et Jules de Goncourt, Le Journal.
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761569268_2/Goncourt_frères.html

Sources
- pensees-ecrites.net

- webzinemaker.com

- fr.wikipédia.org




DIFFERENCES ENTRE REALISME ET NATURALISME

















Qu'est ce que le Naturalisme ?


Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme et qui s’attache à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant notamment de la méthode du physiologiste Claude Bernard.

Sous l’impulsion des frères Goncourt et d’Emile Zola, le naturalisme se développe en théorie littéraire.

Le roman devient donc, plus que le produit d’une expression artistique individuelle, il devient à la fois, le lieu d’une expérience scientifiques.


Extraits d'oeuvres naturalistes

Émile Zola (1840-1902), préface de Thérèse Raquin (1867)

[…] Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. […]

Préface de La Fortune des Rougon (1871)

Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur.Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d’un homme à un autre homme. […]
Zola, l’homme est déterminé par les « lois de l’hérédité » et par son milieu.

Zola, Le Roman expérimental (1880)

[…] Eh bien ! en revenant au roman, nous voyons également que le romancier est fait d’un observateur et d’un expérimentateur. L’observateur chez lui donne les faits tels qu’il les a observés, pose le point de départ, établit le terrain solide sur lequel vont marcher les personnages et se développer les phénomènes. Puis, l’expérimentateur paraît et institue l’expérience, je veux dire fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière, pour y montrer que la succession des faits y sera telle que l’exige le déterminisme des phénomènes mis à l’étude. C’est presque toujours ici une expérience « pour voir » comme l’appelle Claude Bernard. Le romancier part à la recherche d’une vérité. […] (I)

Le romancier n’est pas seulement un observateur des mœurs, il est aussi un « expérimentateur » : c’est lui qui « fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière ». Zola résume plus loin sa méthode et son but : « En somme, toute l’opération consiste à prendre les faits dans la nature, puis à étudier les mécanismes des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, sans jamais s’écarter des lois de la nature. Au bout, il y a la connaissance de l’homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale. ». → la littérature devient un instrument d’analyse scientifique.
On peut rapprocher l’extrait ci-dessus avec celui-ci, tiré de l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865) de Claude Bernard :

« Dans les sciences d’observation, l’homme observe et raisonne expérimentalement, mais il n’expérimente pas ; et dans ce sens on pourrait dire qu’une science d’observation est une science passive. Dans les sciences d’expérimentation, l’homme observe, mais de plus il agit sur la matière, en analyse les propriétés et provoque à son profit l’apparition de phénomènes, qui sans doute se passent toujours suivant les lois naturelles, mais dans des conditions que la nature n’avait souvent pas encore réalisées. » (I, 1)

Differences et points que l'on peut retenir

Le mouvement naturaliste est né de l'influence de la médecine et des sciences expérimentales, concernant entre autres la psychologie.

Le Naturalisme peut être comparé au Réalisme, mais le Naturalisme renforce ou développe certains caractères du Réalisme.
L'écrivain naturaliste vérifie expérimentalement dans ses romans le rôle des déterminismes sociaux et biologiques sur l'individu ou le groupe. Le Réalisme documentaire laisse donc sa place à l'expérimentation. Ainsi, le romancier invente une situation, il place le personnage chargé d'une lourde hérédité dans un milieu défini (ouvrier, mondain, etc.).

Il se propose ensuite d'observer la situation et d'expliquer le comportement de son personnage avec une objectivité scientifique.

Chaque roman (naturaliste) est donc une expérimentation nouvelle.

Le Naturalisme étudie l'hérédité et le milieu, le monde du travail, les paysages urbains et les tares physiques et psychiques. De plus, on note une place importante du monde ouvrier dans le Naturalisme, avec le thème du machinisme et la révolution industrielle.
Les différences entre le Réalisme et le Naturalisme résident donc dans le choix de leurs thèmes et des principes qui les composent.

jeudi 9 octobre 2008

Explication des intentions de l'auteur











Maupassant évoque les conseils que lui donnait son maître Gustave Flaubert. Ils permettent de comprendre et d’apprécier les exigences d’écriture que se fixait Maupassant.
« Quand vous passez, me disait-il, devant un épicier assis sur sa porte, devant un concierge qui fume sa pipe, devant une station de fiacres, montrez-moi cet épicier et ce concierge, leur pose, toute leur apparence physique contenant aussi, indiquée par l’adresse de l’image, toute leur nature morale, de façon à ce que je ne les confonde avec aucun autre épicier ou avec aucun autre concierge, et faites-moi voir, par un seul mot, en quoi un cheval de fiacre ne ressemble pas aux cinquante autres qui le suivent et le précèdent. »
J’ai développé ailleurs ses idées sur le style. Elles ont de grands rapports avec la théorie de l’observation que je viens d’exposer. Quelle que soit la chose qu’on veut dire, il n’y a qu’un mot pour l’exprimer, qu’un verbe pour l’animer et qu’un adjectif pour la qualifier. Il faut donc chercher, jusqu’à ce qu’on les ait découverts, ce mot, ce verbe et cet adjectif, et ne jamais se contenter de l’à-peu-près, ne jamais avoir recours à des supercheries, mêmes heureuses, à des clowneries de langage pour éviter la difficulté.

Guy de Maupassant, Préface de Pierre et Jean, 1887










QUESTIONS







INTENTIONS DE LA PREFACE


1/ Flaubert à obligé le jeune Maupassant à travailler avec rigueur et précision.
Quelle est selon Flaubert, la principale qualité de l'écrivain ?

Selon Flaubert la principale qualité d'un écrivain se mesure dans sa manière de décrire.


2/ L'écrivain travaille les mots comme le peintre travaille les formes et les couleurs. Quelle est l'objectif prioritaire d'un écrivain réaliste comme Maupassant ?

L'objectif de Maupassant est de se rapprocher le plus précisément possible de la réalité. Il s'oblige donc, a chaque fois à employer les bon mots, verbes et adjectifs.



LES INTENTIONS DU ROMAN


3/ Maupassant présente une galerie de personnages. Combien de voyageurs la dilligence contient-elle ? Identifier chacun d'eux.




La dilligence compte sept voyageurs. On distingue, "Monsieur le curé de Georgeville"(lg 8),"l'instituteur de Rollebosc-les-Grinets (lg 14), "Mait'Poiret" et sa femme (lg 17 à 20), "Mait'Rabot" et sa femme (lg 23 et lg 27 à 28), et "Mait'Caniveau" (lg 33).




4/ Quels types de renseignements Maupassant apporte-t-il au lecteur pour décrire chaque personnage?




Maupassant renseigne sur les aspects physiques, le caractère de chacun, leur situation, leur qualités et défauts.






COMMENTAIRE






5/En vous appuyant sur deux exemples de personnages créés par Maupassant, montrez que l'écrivain a mis en application les conseils de son maître, Gustave Flaubert. N'oubliez pas de présenter chaque extrait au début de votre réponse en indiquant les références, le type de texte et la thématique générale.



L'extrait de "Monsieur Parent", du roman paru en 1885, écrit par Guy de Maupassant, décrit plusieurs personnages de façon bien précise.

La "Préface de Pierre et Jean", paru en 1887, écrit aussi par Guy de Maupassant, permet de comprendre et d'apprécier les exigences qu'il se fixait.




Ainsi, dans l'extrait de "Monsieur Parent", Maupassant commence sa description dès le début. " Le cocher, Césaire Horlaville, un petit homme à gros ventre souple cependant,...en s'essuyant la bouche d'un revers de la main"( l. 1 à 7).

Par l'emploi des éléments comme, "petit homme, gros ventre , souple, face rougie, yeux devenus clignotants...", l'auteur nous permet d'imaginer très clairement ce personnage. De plus, il va encore plus loin dans sa description en nous donnant d'autres éléments qui explique a quoi sont dûs ses différents aspects physiques. Nous voyons bien dans ce passage que Maupassant a appliqué les conseils de son Maître Flaubert, car il nous a montré précisément l'apparence physique , la nature et la pose du cocher.




Toujours dans l'extrait de "Monsieur Parent", Maupassant poursuit son récit descriptif, en faisant le portrait du couple Poiret (l.17 à 22). Dans ce passage l'auteur s'emploie encore à montrer , les différents aspects physiques des personnages mais nous rend cependant sensible à ces derniers. En effet, Maupassant emploie ici, des mots assez fort pour les décrire (osseux, maigre, peau séchée, abstinence) allant jusqu'à la comparaison un peu exagérée (pareille à une bique fatiguée). Le vocabulaire qu'il utilise est bien spécifique. Ainsi, il emporte le lecteur dans ce monde imaginaire.





Si on se réfère à la "Préface de Pierre et Jean", évoquant les conseils de Gustave Flaubert, on peut constater que dans cet extrait de" Monsieur Parent", Maupassant applique correctement les consignes de son maître.

En effet, il montre habilement les personnages, leur apparence physique ainsi que leur nature morale par l'emploie de mots, de verbes et d'adjectifs précis.
















Analyse de la construction d'un texte






Texte à étudier :


- Montrez-nous ce planteur du Nord, dit la mère.

- C'est le type près d'Agosti, dans le coin. Il revient de Paris.

Ils l'avaient déjà vu à côté d'Agosti. Il était seul à sa table.


C'était un jeune homme qui paraissait avoir vingt-cinq ans, habillé d'un costume de tussor grège. Quand il but une gorgée de pernod ils virent à son doigt un magnifique diamant, que la mère se mit à regarder en silence, interdite.

- Merde, quelle bagnole, dit Joseph. Il ajouta : Pour le reste, c'est un singe.

Le diamant était énorme, le costume en tussor, très bien coupé.

Jamais Joseph n'avait porté de tussor. Le chapeau mou sortait d'un film : un chapeau qu'on se posait négligemment sur la tête avant de monter dans sa quarante chevaux et d'aller à Long-champ jouer la moitié de sa fortune parce qu'on a le cafard à cause d'une femme. C'était vrai, la figure n'était pas belle. Les épaules étaient étroites, les bras courts, il devait avoir une taille au-dessous de la moyenne. Les mains petites étaient soignées, plutôt maigres, assez belles. Et la présence du diamant leur conférait une valeur royale, un peu déliquescente. Il était seul, planteur, et jeune.


Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950, Ed. Gallimard.







Analyse (correction) :


L'extrait "d'Un Barrage contre le Pacifique", roman paru en 1950, écrit par Marguerite Duras, est le portrait d'un homme.

Précédé et annoncé par deux réplique d'un dialogue, ce portrait se divise en deux parties séparées par le commentaire d'un personnage.

La première partie décrit la tenue vestimentaire et la bague du planteur (costume de tussor grège et magnifique diamant).

La seconde partie reprend les même détails et les développe pour montrer qu'il s'agit de signes qui témoignent d'une cetaine richesse (costume très bien coupé, sa 40 chevaux, fortune). Cette seconde partie se poursuit avec le portrait physique rapide et incomplet (figure, épaules, bras, mains).